L’échec en politique

ESSAIS


Marc Abélès

L’échec en politique



ISBN : 978-2-84242-177-9

13.00 €
 
  • Présentation

La vie politique est cruelle : chaque élection apporte son lot de défaites et de déceptions. Les battus retombent le plus souvent dans l’anonymat, à moins qu’ils ne trouvent le moyen de rebondir au fil des alternances. Le propos de ce livre est de braquer le projecteur sur les perdants, grands et petits. Qu’est-ce qu’un loser ? Il ne s’agit pas de s’en tenir à un portrait psychologique du perdant, mais d’essayer d’y voir une sorte de révélateur des traits profonds de notre système politique. Le cas le plus frappant est celui des élections présidentielles : la roche Tarpéienne est près du Capitole, si l’on songe au destin des Premiers ministres qui, tel Balladur et Jospin, échouèrent, alors même qu’ils avaient atteint une cote très enviable. Rocard avant eux s’était embourbé avant même de s’engager dans cette voie. À un niveau moins élevé, on voit lors des municipales ou des législatives des personnalités acculées à l’échec, alors qu’en apparence elles avaient tous les atouts dans leur jeu.Presque rien n’a été écrit sur ce phénomène somme toute étrange de l’échec en politique. Les historiens et les politologues s’intéressent surtout aux vainqueurs et cherchent à discerner les forces montantes et les causes de la réussite. Or, paradoxalement, les Français, eux, ont une grande fascination pour les losers. Deux personnages sont à cet égard emblématiques : Napoléon et Poulidor. On aime Napoléon autant, sinon plus, pour ses défaites, ses échecs, que pour sa boulimie de conquête. Quant à Poulidor, il fut en son temps plus célèbre que ses vainqueurs, et reste à jamais l’incarnation de cet éternel second, acharné, obstiné et probe, mais condamné par là-même à échouer tout près du but. En politique, certains ont fini par intérioriser le syndrome Poulidor, à défaut de se prendre pour des Napoléon !Programmés pour perdre ? En tout cas, nous chercherons à comprendre l’incompatibilité du système avec certains profils et certaines formes d’action. Le cas Mendès-France est exemplaire : n’a-t-il pas tout gagné à perdre, lui si souvent défait, et qui reste l’une des rares figures politiques à faire figure de modèle pour les générations ultérieures ? Une autre question qui nous intéresse pourrait se formuler ainsi : y a-t-il une vie après l’échec ? Anecdotes, analyses viendront émailler ce petit essai de politique négative.

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